Non à la culpabilité !

La culpabilité, c’est ce petit poids invisible qu’on trimballe souvent sans trop savoir pourquoi. Une vaisselle pas faite, un message pas répondu, un week-end sans “rien faire”... et voilà qu’une petite voix débarque en douce pour nous murmurer qu’on aurait dû. Qu’on aurait pu mieux. Qu’on abuse un peu.

Mais cette voix-là, est-ce vraiment la nôtre ?

On grandit dans un monde qui valorise l’action, le rendement, la perfection discrète. Et surtout, on apprend très tôt à faire plaisir, à être comme il faut, à ne pas décevoir. Résultat : dès qu’on sort un peu du cadre, dès qu’on prend une pause, dès qu’on pense à soi, une alarme s’allume. Et cette alarme, c’est la culpabilité. Elle sonne pour rien, mais elle sonne fort.

Alors posons-nous la vraie question : à qui obéit cette culpabilité ? Est-ce qu’elle vient de nous ? Ou est-ce qu’elle est le reflet de toutes ces injonctions qu’on a intégrées sans même s’en rendre compte ?

On peut se sentir coupable d’être trop ambitieuse, ou pas assez. D’en faire trop, ou pas assez. De ne pas être disponible. De ne pas être légère. De ne pas être alignée avec une idée qu’on n’a même pas choisie.

Et si, plutôt que d’essayer de cocher toutes les cases, on faisait le tri ? Un bon gros tri mental, façon vide-grenier émotionnel. Ce qui ne nous appartient pas, ce qui pèse pour rien, ce qui n’a rien à voir avec nos désirs profonds : on s’en détache. On n’a pas à tout garder.

Dire non à la culpabilité, ce n’est pas devenir égoïste. C’est redevenir souveraine de sa vie. C’est pouvoir s’écouter sans se juger. C’est apprendre à dire “oui” à soi, sans demander la permission.

Se réaligner, c’est aussi ça. Se demander ce qu’on veut, ce qui compte vraiment, et faire de la place pour ça. Pas pour les attentes des autres. Pas pour les injonctions héritées. Juste pour soi.

Alors non, on ne culpabilisera plus pour une journée sans productivité, pour un repas improvisé, pour un instant volé juste pour soi. On prendra ce moment. On en fera un kif. Et on avancera plus légère.

Des lectures pour déposer la culpabilité sans renoncer à soi

"La charge mentale des femmes… et celle des hommes" – Aurélia Schneider
Une plongée lucide dans les mécanismes de la charge mentale et de la culpabilité au quotidien. Pour comprendre pourquoi on culpabilise… et comment s’en extraire.

"Libérez votre cerveau" – Idriss Aberkane
Un ouvrage stimulant pour questionner les conditionnements sociaux et personnels. Pour se réapproprier sa liberté de penser (et de respirer).

"Petit traité de l’abandon" – Alexandre Jollien
Un livre doux et percutant à la fois, sur l’art de se laisser tranquille. Idéal pour celles et ceux qui se mettent trop de pression.

"Oser s’aimer" – Nicole Prieur
Un regard psy mais accessible sur la question de la légitimité à s’aimer tel qu’on est. C’est fluide, jamais donneur de leçons, et ça fait mouche.

"Let That Sh*t Go" – Nina Purewal & Kate Petriw
Un guide plein d’humour et de sagesse pour apprendre à lâcher ce qui ne sert plus, sans se justifier.